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L’événement de la rentrée ciné, c’est «Présumé coupable» (qui sort le 7 septembre). Avec Torreton, mais aussi un comédien passé par Champollion et qui a eu “le déclic” en CM1, du côté de Seyssinet-Pariset. Allo, Raphaël Ferret ?
Donc, le juge Burgaud, c’est vous !
Le juge Burgaud, c’est moi. Enfin, le juge Burgaud du film « Présumé coupable ». Et en fait, ça s’est passé simplement : le réalisateur cherchait un visage pas trop connu, un comédien pas encore identifié. J’ai passé un casting. Et me voilà.
Jouer une personne qui existe n’est jamais simple. Difficulté supplémentaire : le juge Burgaud est un “personnage” récent. Vous avez fait comment ?
Je joue avant tout un personnage de fiction. Je n’ai donc pas essayé de lui ressembler, mais plutôt de coller à la vision qu’en a Alain Marécaux. Car ce n’est pas un film sur l’affaire Outreau, mais plutôt une œuvre pudique sur la descente aux enfers d’un homme. Bon, après, les gens qui ont vu le film et qui connaissent le juge m’ont avoué qu’il était exactement comme ça.
Comment le film a-t-il été reçu dans le Nord ?
Ils étaient inquiets. Certains avaient peur que l’on remue le couteau dans la plaie ou carrément la merde. D’autres craignaient que ce soit surtout un film à charge. Ce qui est aussi le cas, mais, je le redis, c’est un film pudique. Du coup, les spectateurs ont d’abord éprouvé du soulagement. Puis de la révolte.
Avec le film, vous être repassé par Grenoble. Vous venez souvent ?
Disons une fois tous les deux mois, puisque ma mère est ici. Je vais toujours boire mon petit café à la Boîte à Sardines...
Si votre carrière a décollé à Paris, c’est à Grenoble que vous avez eu le déclic, c’est ça ?
J’étais en CM1, dans la classe de Madame Richard, école du Moucherotte à Seyssinet. Je n’étais pas très bien dans ma peau. Et là, pendant l’atelier théâtre, on devait lire un petit texte devant les parents. Je suis monté sur scène, j’ai lu… et j’ai senti une émotion, j’étais enfin bien, et j’ai eu la meilleure note. Madame Richard m’a dit : toi, il faut absolument que tu fasses du théâtre.
Ensuite, c’est le bac option théâtre à Champo…
Et le Conservatoire d’art dramatique à Grenoble. Thierry Ménissier m’a mis en scène, avec Sophie Vaude, dans «La dispute» de Marivaux. Ma première expérience. On l’a jouée de nombreuses fois, notamment au Théâtre de Poche. Ensuite, j’ai fait «Antigone», puis je suis parti en Angleterre, avant Paris.
Le grand public vous connaît jusqu’ici pour la série «Profilage»… qui nous ramène à Grenoble !
Oui, parce que je joue dedans et que la scénariste, Fanny Robert, mon épouse, est aussi de Grenoble. On a la chance de travailler ensemble, elle au début de l’histoire et moi à la fin. On s’est rencontré à Champollion. Si vous voulez tout savoir, on s’est connu en seconde mais on a commencé à sortir ensemble en première...
par Stéphane Echinard