Article de presse du 20 mai 2010 - interview de Guillaume Cramoisan - Inscris-toi gratuitement et surfe sans pub !
"Sans la barbe, je fais présentateur de J.T."
Dans cette deuxième saison, la relation entre le commandant Pérec et Chloé, la brillante psychologue au comportement déroutant, devient plus amicale. Guillaume Cramoisan nous en dit plus.
Le commandant Pérec est toujours déconcerté par Chloé, mais mieux disposé à son égard. Il organise même une petite fête en son honneur...
Il ne comprend pas pourquoi au niveau des Renseignements généraux, on annonce qu'elle a changé d'identité. Il essaie de connaître son passé et cette fête est le moyen de rencontrer les gens qui en ont fait partie et de savoir qui elle est.
Flic en jour, flic toujours ?
Exactement, il dit d'ailleurs à un copain : "Tu me connais, je n'arrête jamais : quand je ne trouve pas, je fouille".
Enquêter sur la femme qui partage sa vie risque d'être ma perçu...
C'est exactement ce qu'on vient de tourner !
Leur relation change parce que le fonctionnement étrange de Chloé s'avère efficace, non ?
A la fin de la première saison, il était clair que cette femme-là était douée et obtenait des résultats. Entre-temps, Pérec et elle ont rencontré des problèmes et se sont davantage livrés. Chloé a fini par avouer ce qui lui était arrivé, pourquoi elle avait changé d'identité. Ils se sont un peu découverts, la glace s'est brisée. Quand lui-même a eu des ennuis dans sa vie privée, elle a été présente.
Si elle devient meilleure que lui, on peut imaginer qu'il en prenne ombrage.
Elle l'est ! Je m'étonne qu'on s'évertue à dire que Pérec est un commandant brillant, alors qu'il n'en met pas une dedans. Sans cette femme dans sa brigade, il ne résout aucune enquête. J'ai donc demandé à ce qu'il y ait un ping-pong entre les deux et qu'ils soient complémentaires. Jouer un benêt ne m'intéresse pas. Ce qui est marrant, c'est de ne pas savoir qui va trouver ni comment.
Mais il existe de beaux personnages de losers, non ?
Je peux en jouer un, mais pas avec la dégaine du mec qui assure. Je l'interpréterais gaffeur, du genre qui ne sait pas de quoi il parle, qui met les pieds dans le plat. Mais avec Chloé, cela donnerait deux personnages décalés, ce qui ferait beaucoup.
On entre petit à petit dans sa vie privée. C'est ce que vous souhaitiez ?
Heureusement qu'il y a ces passages. D'accord qu'il soit rigide au boulot, mais il fallait laisser entrevoir d'autres aspects de sa personnalité. On s'aperçoit qu'il a une gamine, qu'il sait être tendre avec elle, qu'il est capable de faire la fête.
Sa femme le trompe, toute la brigade est au courant sauf lui. Dur, dur...
Oui, il prend une bonne pelle, il ne s'y attendait pas. Ces ingrédients sont intéressants sur le plan scénaristique.
La barbe plus que naissante, c'est votre idée ?
J'ai trouvé que ça donnait plus de corps au personnage. Sans la barbe, je fait jeunot ou présentateur de J.T.
Et vous n'avez pas envie de présenter le "20 Heures" ?
Pas vraiment !
Vous avez tourné dans les égouts de Paris, un univers un peu stressant ?
Nous n'étions que là où s'entraînent les égoutiers.
Odile Vuillemin est-elle moins étrange que son personnage ?
(Rires) Un peu moins, mais c'est une sacrée bonne femme.
Vous avez débuté à la télé dans "PJ", vous êtes donc rodé aux personnages de flics. Ils n'ont plus de secrets pour vous ?
Il va falloir que je passe à autre chose. J'ai fait "PJ" pendant deux ans, puis "Profilage" depuis un an et demi. Mais la télé tourne autour de ce thème-là.
Vous avez aussi tâté du cinéma. Gardez-vous un beau souvenir du 7ème Art ?
J'ai adoré rencontrer Patrick Bruel, Claude Lelouch et je me suis régalé avec mon rôle de travelo dans "Pédale dure". Quand on a trouvé la démarche, la façon de parler, les attitudes, on peut tout faire. J'en avais déjà un au théâtre dans "Le petit monde de Georges Brassens". Je savais danser avec des talons, porter une robe, être dans la folie d'un tel personnage.
Interview de Bernard Alès.