Interview Odile Vuillemin - L'Avenir - Inscris-toi gratuitement et surfe sans pub !
Cette Interview comprend des SPOILERS ! |
Odile Vuillemin… Vous incarnez Chloé, principale héroïne de la série «Profilage ». En fin de saison 4, on l’avait abandonnée pendue à un câble; comment la retrouve-t-on en ce début de 5° saison?
Fin du suspense; elle n’est pas morte! On la retrouve un an plus tard. Tout va plutôt bien, elle va même éventuellement rencontrer l’amour. C’est l’ère de l’épanouissement. Enfin presque, car après avoir affronté les démons extérieurs (ses parents…), là, elle va devoir affronter ses propres démons. Elle va être son pire ennemi.
Comment expliquez-vous le succès de Chloé auprès des téléspectateurs?
Elle a des défauts, elle est tout sauf lisse. Chloé c’est une autiste qui s’est beaucoup soignée. Elle est lunaire, toujours dans son monde. Elle ne connaît pas les conventions, elle se fout des règles. L’essentiel pour elle, c’est de faire avancer l’enquête. Elle est dans sa normalité à elle. Du coup, on peut s’accrocher à elle!
Dans la vie, vous ressemblez à Chloé?
Je suis maladroite aussi, mais sinon, non, je ne crois pas. Elle est beaucoup plus intelligente que moi! Et puis ma vie est bien plus simple. Six mois par an, quand j’incarne Chloé, c’est bien plus compliqué.
Votre personnage vous épuise?
Elle prend pas mal de place. C’est toujours sur le fil du rasoir, 1 mm à gauche ce n’est pas assez, 1 mm à droite c’est trop. Elle demande beaucoup de concentration.
Quelle est votre limite, pour ne pas tomber dans la caricature?
De fait, il faut trouver le degré de vérité. Je ne m’interdis rien, je vais toujours le plus loin possible, puis on dose. Je joue toujours en me disant que ce que je joue est normal. C’est là que le décalage se crée, comme avec les fous. Je vais dire: «J’ai 5 000 ans », à plat, comme si c’était normal. C’est parfois frustrant, mais c’est ça qui fait que c’est drôle après coup.
Vous avez étudié la sociologie, auriez-vous pu être criminologue?
Non, c’est trop angoissant. Par contre, je suis fascinée par l’âme humaine, j’aime comprendre ce qui se passe dans la tête des gens. Mes études de socio m’aident beaucoup à construire mes rôles et je regrette toujours d’avoir arrêté mes études d’ethnologue. Mais j’adore mon métier de comédienne.
Chloé, c’est aussi un look très marqué. Vous avez participé à sa création…
Oui. Le look, c’est la première couche de création d’un personnage. Je suis allée àLondres pour acheter les costumes. Ca a modifié la manière dont j’ai joué Chloé, la maladresse s’est exacerbée, le côté décalé était plus présent. L’habit fait un peu le moine.
Pourquoi ces robes très typées?
Chloé met des robes colorées parce qu’elle a perdu sa mère à l’âge où l’on construit sa féminité. Face au drame, elle est partie dans une caricature de bout de femme: des robes et des trucs colorés. Elle avait besoin de se cacher. Et là, on regarde la robe et pas ce qu’il y a à l’intérieur. C’est sa tenue de guerrière.
Le sac moutarde fait partie du casting de la saison 5?
Et comment! Colombo ne change pas d’imper!
Doit-on s’attendre à un nouveau «cliffhanger » déstabilisant?
Oh oui! C’est un peu la marque de fabrique de la série, ce double dernier épisode de fin qui fracasse toujours tout le monde (même moi!). Le bonheur, c’est chiant, m’a-t-on dit. Là, en fin de saison, tout le monde en prend pour son grade.