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#101 : Moins que rien

 

Matthieu Pérac fait la connaissance de Chloé Saint-Laurent devant la nouvelle affaire criminelle sur laquelle il devra enquêter. La victime est une jeune femme dont l'identité et l'assassin restent à trouver.

Popularité


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Première diffusion
23.04.2009

Diffusions

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Belgique (inédit)
Samedi 25.05.2013 à 21:00
0.19m / 12.8% (Part)

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France (inédit)
Jeudi 23.04.2009 à 20:45
6.76m / 28.2% (Part)

Plus de détails

Scénario : Fanny Robert, Sophie Lebarbier
Réalisation : Eric Summer

Audiences : 6.758 Millions - 28,2 % de PDM

Avec

  • Marianne Comtell : Chantal Vintrope
  • Cécile Lalignan : Lucie
  • Damien Ferrette : Frédéric Cavet
  • Roland Copé : Vintrope
  • Carole Dechantre : Philomène
  • Swan Scalabre : Jennifer
  • Noella Dussart-Finzi : Ladame Bellechasse
  • Fanny Vambacas : Jeune pharmacienne
  • Albert Goldberg : Christophe Rabier
  • Laurence Colussi : Corinne Vidal
  • Thierry Ragueneau : Lemoine
  • Pierre Lericq : éducateur

Une femme a été retrouvée morte près d’un conteneur à poubelles à proximité de la Seine. Chloé, criminologue, est sur les lieux. La victime s’appelle Corinne Vidal. Elle était âgée de 33 ans et a été tuée en début de soirée. Le corps de la victime a été déplacé et trainé sur 4/5 mètres. Elle a reçu très probablement un coup sur la nuque avec une pierre et ensuite son meurtrier lui a frappé la tête sur le sol. Matthieu fait la connaissance de Chloé Saint-Laurent. Matthieu n’est pas ravi de cette arrivée dans son équipe.

Matthieu est dans le bureau de Lamarck. Il lui fait part de son mécontentement. Lamarck dit qu’elle lui a été recommandée. Elle est affectée pour six mois. Chloé a été cinq ans au service psy de la prison de Fleury et elle a fait plusieurs missions en externe pour la brigade. Matthieu considère qu’elle n’est pas apte pour être sur le terrain et qu’elle sera un danger.

Matthieu présente ensuite Chloé à l’équipe. Matthieu donne ses ordres à l’équipe puis demande à Chloé de l’accompagner au domicile de la victime.Personne ne répond chez Madame Vidal alors Chloé et Matthieu entrent. Tout est blanc à l’intérieur. Il n’y a aucune touche de couleur. Il n’y a rien de personnel : pas de photos pas de courrier comme si elle n’habitait pas là. Matthieu a trouvé des anxiolytiques. Aucune trace d’enfants ou de mari. Dans une pièce se trouvent deux cartons un au nom de Lucas et un au nom de Léa. Le téléphone sonne. La pharmacie laisse un message sur le répondeur de Corinne.

En annonçant la nouvelle à la pharmacie où Corinne travaillait une de ses collègues s’en va effondrée. La propriétaire ne peut rien dire sur sa vie privée. La pharmacienne raconte que Corinne avait su se maîtriser lors d’un braquage où toute la méthadone avait été volée. Chloé parle avec la collègue de Corinne. Sa collègue connaît l’existence de Léa et Lucas. Le père s’appelle Christophe. Il a magouillé pour avoir la garde des enfants.

Fred dit que le père s’appelle Christophe Rabier. Il a un casier pour violence aggravée. Il est bien le père de Lucas et Léa. Il est pilote de ligne. Hyppolite découvre que l’avion de Christophe atterrit bientôt. Fred et Matthieu vont le voir.

Chloé se trouve avec le légiste. Apparemment elle avait subi des coups datant de plusieurs mois. De plus, la victime était vierge.

Christophe dit que Corinne est avec les enfants. Matthieu montre les photos de Corinne à Christophe. Elle ne s’appelle pas Corinne mais Hélène. La victime s’appelle Hélène Orlano et elle était la nounou des enfants. Mais Hélène Orlano n’est pas non plus sa véritable identité.

Mme Rabier dit que la nounou de ses enfants était quelqu’un de gentil. Elle était très gentille avec ses enfants. Chloé dit que ne n’est pas une fixation sur Corinne. Chloé souhaite retourner au domicile de la victime.

Dans l’appartement sous la commode, se trouvent plein de cartes d’identité.Toutes les identités sont fausses. D’après Chloé, la victime n’était pas une délinquante. Elle voulait fuir quelque chose dans le mensonge et les nouvelles identités. Il s’agirait d’une mythomane. La victime mentait pour se protéger et non pour tromper son monde. Et Chloé affirme que son meurtre est lié à son mensonge.

Hyppolite a découvert qu’il y a six mois la victime a été entendue dans une affaire de vandalisme sous le nom de Justine Henry. Elle a témoigné pour Franck Léger un professeur agrégé.

Matthieu et Chloé vont voir Franck Lemoine. Il dit qu’elle suivait ses cours de littérature médiévale en auditrice libre. Il ajoute qu’elle ne venait plus depuis un moment. La victime s’intéressait à l’amour courtois et à la chevalerie. Franck et la victime se sont disputés lorsque Franck est tombé sur elle par hasard et qu’il a découvert qu’elle n’avait ni le même nom ni la même vie. Il a essayé de l’appeler mais elle avait changé de numéro.

Chloé tente de comprendre les différentes identités de la victime en les interprétant. D’après Chloé la victime sortirait d’un foyer de l’enfance.

Matthieu et Chloé rencontrent un homme dans un foyer capable de l’identifier. Elle a un frère Frédéric et une mère qui était prostituée et un père inconnu. Elle s’appelait Jennifer Cavet.

Matthieu et Chloé vont ensuite voir la mère de Jennifer. Elle est effondrée. D’après sa mère personne n’en voulait à Jennifer. Elle venait le week-end voir sa mère et prenait soin de sa mère. Elle n’aimait pas la situation que vivait sa mère.

Les enregistrements de la pharmacie n’ont rien donné. Chloé souhaite les voir. D’après Chloé le braqueur et Jennifer se connaissaient. Matthieu pense au frère de Jennifer.

Fred et Matthieu vont voir Frédéric Cavet. Il est dans la rue en plein business. Frédéric est arrêté.

Matthieu interroge Frédéric. Chloé le rejoint. Elle dit que ce  n’est pas lui qui a fait les faux-papiers. Par contre il doit s’agir d’une de ses connaissances. Chloé a parfaitement compris le rôle que jouait Frédéric. Il dit que sa sœur sortait avec une star du chant lyrique, Philomène. Frédéric n’est pas coupable puisqu’il avait un alibi.

Philomène a un dossier à la Ddass. Elle avait été adoptée. Jennifer avait aussi consulté le dossier. La mère a renoncé à ses droits parentaux. Il s’agit de Lucie Cavet. Jennifer et Philomène sont donc sœurs.

Lucie apprend à Matthieu et Chloé que Jennifer avait trouvé une photo de Philomène. Philomène a été confiée à ses grands-parents mais ils n’ont jamais voulu que Lucie la voit.

Matthieu et Chloé vont ensuite voir les grands-parents de Philomène. Ils font barage pour que Philomène ne les rencontre pas. Philomène fait ensuite son apparition. Elle semble bouleversée en apprenant la mort de Jennifer. Elle ne connaissait rien de l’existence de sa vraie famille avant sa rencontre avec Jennifer. Philomène voulait tout arrête.

Jennifer devait présenter sa mère après le spectacle le soir de la première. Mais elle n’est jamais venue.

Le grand-père de Philomène dit qu’il n’a jamais vu Jennifer Cavet. Jérôme son fils avait tout arrêté quand il a rencontré Lucie. Le grand-père avait proposé de l’argent à Jennifer comme il l’avait fait il y a trente ans pour la mère de Philomène et Jennifer. Il dit que Lucie Cavet et Jennifer ne sont jamais venues.

Chloé suppose que sa mère devait être au courant pour la surprise de Jennifer. Mais Lucie n’en a pas parlé. Lucie faisait des voyages assez régulièrement et depuis dix ans. Lucie allait voir Philomène dans ses scènes lyriques. Philomène étant le seul enfant qu’elle avait eu par amour. Chloé dit que c’est Lucie qui a tué Jennifer, car elle n’a pas supporté la rencontre entre sa fille idéale et son autre fille.

La police se rend au domicile de Lucie pour l’arrêter. Philomène s'y trouve aussi. Philomène dit que si Jennifer est morte c’est de sa faute. Lucie dit que c’était une moins que rien et que ce n’est pas grave. Philomène est en colère. Lucie saisit un couteau mais Matthieu arrive à la maîtriser.

Chloé dit à Matthieu que ce boulot est important pour elle et qu’elle sait qu’elle peut aider les gens.

Fin.

Sur les berges de la Seine, une femme étrangement habillée tourne autour du cadavre, va-et-vient tout en murmurant. Sur le côté, le médecin-légiste s'adresse à l'inspectrice.

 

Le doc : On peut me dire qui est cette étrange demoiselle ?

Fred: Lamarck vient de nous la coller sur l'enquête, une psy spécialisée en criminologie, figure-toi !

Le doc : Oh ! Une criminologue ! Intéressant !

Fred: Parce que tu crois qu'on peut boucler une enquête en citant Freud, toi ?

Le doc: J'y arrive bien en vidant les intestins. Et Pérac, il en pense quoi lui ?

Fred : On va le savoir. Il arrive. Je peux te dire qu'elle a pas fini d'en voir la criminologue !

Pérac : Il faudrait éviter les homicides aux heures de pointe... Qu'est-ce qu'on a ?

Fred: Corinne Vidal, 33 ans.

Le doc : Vu la rigidité du corps, en fin de journée, début de soirée.

Pérac : Là je vois que le corps a été déplacé.

Le doc : Ah oui, oui (tout en mimant la scène) : Elle a été traînée sur environ 4, 5 mètres.
Il bouscule l'étrange femme et lui dit : Pardon, excusez-moi.
Il reprend: Elle a été attaquée ici, traînée... a reçu le coup sur la nuque probablement avec une pierre, il l'a retournée et il lui a tapé le visage sur le sol environ une dizaine de fois.

L'étrange femme qui réfléchit à haute voix :Attaquer le visage, c'est intime, c'est personnel. Elle continue, comme si elle était la victime : Il me connaît, il y a quelque chose chez moi qui le dégoûte, quelque chose d'insupportable. Elle reprend elle-même : Pourquoi il l'a traînée jusqu'aux poubelles au milieu du quai. Je veux dire il aurait pu la laisser là, mais non, il la traîne jusqu'aux poubelles.

Fred : Il cherchait à dissimuler le corps.

Pérac: Mais qu'est-ce qu'il te prend ? Depuis quand tu parles aux journaleux ? Fais-moi dégager ça, s'il-te-plaît.

Fred : Mais commandant...

La femme : Non, je ne pense pas qu'il a cherché à dissimuler le corps; au contraire, je pense qu'il a voulu montrer : je te jette aux ordures, c'est plutôt la manifestation d'un sentiment de répulsion du tueur pour sa victime, sinon ça marche pas.

Pérac : Attendez, quelqu'un peut m'expliquer ce qui se passe ici ? Qu'est-ce que vous foutez sur une scène de crime, vous ?

La femme: Oh, ah, pardon, bonjour, Chloé, Saint-Laurent, Chloé Saint-Laurent, je suis criminologue.

Fred: Le commissaire Lamarck lui a demandé de nous rejoindre sur l'enquête.

Pérac : Quoi ???

Chloé : Ah non, je crois qu'il y a une erreur. En fait, on m'a pas demandé de vous rejoindre sur cette enquête.

Pérac: Je préfère ça. Lamarck aurait jamais décidé...

Chloé l'interrompt et poursuit : On m'a engagé pour rejoindre l'équipe; je suis la nouvelle consultante en criminologie de la brigade. Enchantée.

Pérac la regarde, incrédule.

Sur le générique.

Au commissariat, dans le bureau de Lamarck

Pérac : Une criminologue, non mais dis-moi que je rêve, pourquoi pas un dresseur de feu ? Que veux-tu que j'en fasse dans mon équipe ?

Lamarck: Elle est psychologue spécialisée en criminologie et en victimologie, crois-moi elle en connaît un bout dans le comportement des criminels.

Pérac : Ah parce que maintenant il faut les comprendre. Je croyais moi qu'il fallait les arrêter, mais en quoi sa consiste : Allez petits, racontez moi, vous avez eu une enfance malheureuse.

Lamarck: Est-ce que tu as lu ses brifes ?

Pérac: Oui, je les ai lus. Tu veux parler de l'affaire Florent ? Alors, OK, elle a dressé un profil parfait du type trois semaines avant qu'on ne l'arrête, mais un profil ça ne donne pas un nom et une adresse que je sache.

Lamarck: C'est pour ça que j'ai pensé à toi : le meilleur criminologue avec le meilleur de mes commandants. La criminalité évolue Matthieu, on doit être à la pointe.

Pérac : A la pointe !? ... (Observant Chloé et Fred par la vitre entre les deux bureaux). Tu l'as sort d'où ?

Lamarck (qui semble un peu embarrassé): On me l'a recommandée. 5 ans au service psy de Fleury, plusieurs missions en externe pour la maison.

Pérac : Rien de concret quoi, donc sur le terrain cela va être un vrai danger.

Lamarck : C'est pour cela que j'ai pensé à toi pour l'encadrer... Affectation provisoire pour six mois.

Pérac : Quoi !? Six mois !

Lamarck : Après on verra.

Pérac: Ok, de toute façon, c'est toi qui décide. Pour moi, elle ne tient pas plus de deux jours ta protégée.

Lamarck : Tu te trompes. Elle en connaît un peu plus que tu peux imaginer.

Fin du générique

Dans le bureau des inspecteurs

Pérac: Alors comme vous le savez, Chloé Saint-Laurent est criminologue. Elle intègre l'équipe à partir d'aujourd'hui en tant que consultante.
A Chloé: Mademoiselle Saint Laurent, vous connaissez déjà le lieutenant Fred Cancel, mes yeux et mes oreilles sur le terrain, ainsi que le lieutenant Hypolitte Corten, notre spécialiste en criminalité informatique.
(Et sur un ton sarcastique) :  Comme je vous que vous n'avez pas perdu du temps pour vous installez, je vais entrer dans le vif du sujet tout de suite. Fred, on t'écoute.

Fred: Bien. Corinne Vidal a été assassinée hier en fin de journée. Apparemment, elle se rendait à l'Opéra. On a retrouver des places dans son sac. Deux réservations pour la Traviata qui se jouait hier soir à la (...).

Pérac : A 5 minutes de l'endroit où on l'a trouvée. On sait pour qui était la seconde place ?

Fred : Non, les réservations étaient juste à son nom. Pas de portable. Aucune trace de vol. Pour le reste, on attend le rapport d'autopsie.

Pérac: Mlle Saint-Laurent ? Une intuition fulgurante à nous faire partager peut-être ?

Chloé qui n'écoutait pas mais regardait avec attention un photo de la victime : Pardon ?

Pérac: Je voudrais pas paraître vieille école, mais un brife en début d'enquête, ça aide.

Chloé en remettant la photo sur le tableau : Ah ! Oui, bien sûr.

Pérac: Fred, tu finis de rassembler les témoignages et tu te concentres sur les types du port. Vérifie les plannings aussi, fin de journée surtout. Hyppolite, regarde si tu trouves un réseau de caméras dans le quartier. On aura peut-être de la chance.

Hypolitte: Ca marche.

Pérac: Bien, nous on va au domicile de la victime. Mademoiselle Saint-Laurent ? Oh, mademoiselle Saint-Laurent. Hé (il lui reprend la photo que Chloé examinait à nouveau). Vous le faites exprès ou quoi ?

Chloé. Non (Après quelques instants): Vous pouvez m'appeler Chloé si vous voulez.

Pérac : Vous pouvez m'appeler commandant.

* * *

Ils arrivent au domicile de Madame Vidal.

Chloé : C'est toujours dur ?

Pérac : Quoi ?

Chloé : Annoncer un décès à la famille, c'est toujours dur.

Pérac : Après 10 ans de PJ, ce genre d'exercice, on finit par s'y habituer malheureusement. Quoique là(montrant une photo de Mme Vidal avec deux enfants), c'est pas le cas de figure que je préfère.

Chloé : Elle avait deux enfants !?

Il sonne à la porte d'entrée.

Pérac : Police, ouvrez !

Personne ne répond; ils entrent et examinent les lieux.

Pérac : C'est un peu... enfin, c'est blanc... Pas de papiers, pas de carnet d'adresse.

Chloé(sous le regard étonné de Matthieu) : Impersonnel, pas de photos, j'habite là, mais je ne suis pas là... La même table de chevet de chaque côté du lit, deux lampes identiques mais alignées au millimètre, les mêmes plantes aussi. Tout ça, ça fonctionne par père. Ordre, pureté, propreté. Cela c'est les symptômes de mon angoisse, cela m'aide à me défendre de quelque chose qui me perturbe, quelque chose que j'arrive pas à gérer.

Pérac: Tiens, regarde des anxiolytiques.

Chloé souriante : On se tutoie ?

Pérac : En tout cas, pas de traces du mari et pas de traces non plus des enfants... Qu'est-ce que c'est ça ?(Dans une pièce, il a trouvé deux cartons chacun au nom d'un des enfants).

Chloé : C'est du provisoire, les cartons, les lits pas montés. Peut-être que c'est le père qui a la garde.

Pérac: Et qu'elle voulait les récupérer ? Une bataille autour de la garde des gosses ?

Chloé : Ben ça pourrait être un éclairage du meurtre en tout cas; ça peut coller au profil.

Le téléphone sonne. Le répondeur se met en marche.

Répondeur : Bonjour, je ne suis pas là. Laissez votre message après le bip.

Voix: Oui, bonjour Corinne. C'est la pharmacie Bellechasse. Écoutez, on vous attend. Je ne sais pas ce qui se passe. Peut-être que vous êtes malade. Si vous aviez la gentillesse de me faire un petit signe. J'attends de vos nouvelles. A très vite.

Matthieu et Chloé se rendent à la pharmacie.

A la pharmacie (pendant tout l'interrogatoire, Chloé circule dans la pharmacie; ou observe une vendeuse qui pleure à l'annonce faite par Matthieu) :

La pharmacienne : Morte ? Ah, mon Dieu, ce n'est pas possible ! Elle était si gentille, si sérieuse.

Pérac : Madame, vous avez une idée où se trouvent ses enfants ?

Pharm. : Comment ? Ses enfants ?

Pérac: Léa et Lucas.

Pharm. Corinne n'avait pas d'enfants. Elle travaillait ici depuis deux ans, je le saurais.

rac : Est-ce que vous savez si on peut contacter quelqu'un de son entourage ?

Pharm. Corinne ne parlait jamais d'elle... je ne sais pas.

Pérac: Elle était pharmacienne, c'est ça ?

Pharm. Non, non; elle était vendeuse en para-pharmacie. A mi-temps. Et puis, elle avait un sang-froid ! Je me rappelle d'elle encore pendant le braquage. En plein jour, un homme qui est rentré ici cagoulé et nous a volé tout notre stock de méthadone.

La jeune vendeuse est sortie - Chloé l'a suivie.

Chloé lui donne un mouchoir: Ca val aller ?

Vendeuse: Merci. Corinne, ses pauvres petits.

Chloé : Qu'est-ce que vous venez de dire ?

Vendeuse: Léa et Lucas, comment vont-ils ?

Chloé se retourne vers la pharmacie et crie: Commandant... Matthieu

A l'intérieur de la pharmacie, Matthieu continue à discuter avec la pharmacienne.

Pharm. Corinne était à la caisse avec un pistolet braqué sur elle et bien, elle n'a pas bougé...

A l'extérieur,

Chloé : Pourquoi votre patronne elle n'est pas au courant ?

Vendeuse: Corinne avait peur de ne pas avoir le poste; elle m'avait fait jurer de rien dire.

Chloé qui tape sur la vitrine de la pharmacie: Commandant, Matthieu

Pharm. Et le lendemain, elle est venu travailler; elle n'a rien dit, pas un mot, pas une plainte.

A l'extérieur, Chloé : Et le père, vous le connaissez ?

Vendeuse: Il s'appelle Christophe... Christophe... je ne sais plus.

Chloé : Il a menacé Corinne dernièrement ? Ils se sont disputés ,

Vendeuse : Ils viennent de se séparer. Il a magouillé pour avoir la garde des enfants. Elle avait pris un avocat.

Matthieu les rejoint.

Chloé : Ah, commandant...

Pérac: Ca vous arrive souvent de vous exciter comme ca ?

Au commissariat :

Pérac : Alors ?

Fred: Christopher Rabier, 38 ans, pilote de ligne. Père de Lucas et Léa Rabier.

Pérac : Il a un casier ?

Fred : Violences aggravées, altercation à la sortie d'un bar il y a un an. Incapacité temporaire du travail de 10 jours pour la victime.

Chloé : Certains hommes vivent très mal la solitude après un divorce.

Pérac : Un mariage sur deux débouche sur un divorce; c'est pas pour autant que ça se termine dans un bain de sang.

Chloé : Oui, mais s'ils souffrent d'une fragilité psychique antérieure, ils peuvent s'enfoncer dans une profonde dépression... une profonde dépression qui peut mener à des gestes très violents... surtout envers les enfants.

Pérac : Pourquoi envers les enfants ?

Chloé : Ce type d'hommes pense qu'il les protège de la tristesse du monde en les tuant. On compte une centaine de cas par an.

Pérac  (en regardant une photo d'enfant sur son bureau): Je comprendrai jmais comment on peut faire du mal à ses propres gosses... Bon, le père idéal, on le trouve où ?

Fred : On sait pas. D'après la compagnie, il ne devait pas voler aujourd'hui. On a vérifié, il n'y a personne chez lui.

Hyppolite : Rabier a fait un remplacement de dernière minute. Un aller-retour Paris-Berlin; il est parti hier à 19 h 45.

Pérac: Juste après le meurtre. Ça pourrait coller. Ses enfants sont avec lui ?

Hyppolite: Pas moyen de savoir. Par contre, il atterrit dans moins d'une heure.

Pérac: Ok, merci. Allez on y va.

Fred et Chloé se dirigent avec Pérac vers la sortie. Matthieu arrête Chloé.

Pérac : Non, non pas vous, pas sur une scène d'intervention, c'est trop dangereux.

Chloé : Mais...

Pérac: Vous êtes consultante, pas flic, donc chacun son boulot... Le doc pourrait avoir fini son autopsie. Je veux son rapport pour quand je rentre. D'accord ? Allez.

A l'aéroport, dans leur véhicule.

Fred: Mais qu'est-ce qui lui a pris à Lamarck de nous coller un boulet pareil !? On a les meilleurs résultats de l'arrondissement. Qu'est-ce qu'il veut de plus ?

Pérac : Ben, je ne sais pas. Avoir l'air malin devant le préfet j'imagine. Faut croire que c'est moderne d'avoir un criminologue dans sa brigade.

Fred : On peut pas avoir un chien policier à la place ? Un gros berger allemand ?

Un mini-van arrive, plusieurs personnes en descendent. Matthieu et Fred se dirigent vers elles.

A la morgue.

Doc: C'est bien le coup sur la nuque que l'a tuée. Les coups au visage sont post-mortem. Une fois au sol, il l'a retournée et il s'est acharné sur son visage... Si je suis trop dur, vous m'arrêtez.

Chloé qui regarde les radios : Sur le fémur et la clavicule, ce sont des traces de fracture, non ?

Doc : Exact. Fractures multiples bien antérieures à l'agression.

Chloé : On la battait ?

Doc : Je pense.

Chloé : Des traces de violence sexuelle ?

Doc: Ca, je l'ai gardé pour la fin. Est-ce que vous êtes familière avec la notion de constitution virginale ? Votre victime..., elle était vierge ! Oh, je sais ce que vous allez me dire. Chez les mères de famille, c'est assez rare... J'en conviens.

Chloé : Vierge ?

Dans la salle d'interrogatoire.

Rabier: Puisque je vous dis que Corinne est avec les gosses. Vous ne croyez tout de même pas que je les ai kidnappés ?

Pérac : Pourquoi vous êtes allé à Berlin la nuit dernière ?

Rabier: J'ai rendu service à un ami. C'était un remplacement. Je ne sais pas ce que Corinne vous a raconté. On vient juste de divorcer. Je me suis peut-être un petit peu emporté... C'était juste un gifle. Ca ne méritait pas de déplacer tout un commissariat.

Pérac : Juste une gifle !? (Et en lui montrant les photos) : C'était une grosse gifle alors !

Rabier: Oh, merde ! Hélène.

Pérac: Hélène ???

Sur les bords de la Seine

Fred et Matthieu, assis sur les bords de la Seine, boivent un café.

 

Pérac : Et bien, voilà.

Fred : Hum, je sais bien.

Chloé arrive en courant : Commandant… La victime, elle était vierge. C’est pas Corinne Vidal.

Fred : Oh, sans déc.

Chloé : Non, mais vous comprenez pas. La victime, c’était pas Corinne Vidal. Elle se faisait juste passer pour elle et puis, il y a cette histoire de virginité, je veux dire que c’est une donnée importante. A mon avis, on a à faire à un vrai problème d’identité.

Pérac : Aussi passionnant que soit votre analyse sur l’absence de vie sexuelle de la victime, sachez qu’ici on mène une enquête…

Chloé : Mais…

Pérac : Laissez-moi finir, merci. Et dans une enquête, on pratique des interrogatoires, interrogatoires qui eux-mêmes permettent d’obtenir des informations.

Fred : On sait que la victime se faisait passer pour Corinne Vidal. Christophe Rabier est un sale type mais son ex-femme et ses gosses vont bien. Là, on attend la vraie Corinne Vidal pour interrogatoire.

Pérac : Et Rabier a identifié la victime comme étant Hélène Orlano, la baby-sitter de leurs gosses depuis deux ans, sauf qu’Hélène Orlano n’existe pas. C’est encore une fausse identité. Alors évidemment tout cela, ce n’est que du travail de terrain. Je reconnais que c’est moins glamour que la criminologie, mais en même temps cela évite d’aller arrêter des types en les accusant à tort d’avoir tué leurs gosses.

Chloé : C’était juste une hypothèse, je pouvais pas savoir.

Pérac : Ah, mais c’est bien cela le problème. Ici les hypothèses, cela sert à rien, on bosse sur des faits.

Fred et Pérac s’éloignent tandis que Lamarck arrive.

Lamarck : Alors, comment cela se passe

Chloé, d’une petite voix : Bien.

Au commissariat.

Corinne Vidal : Hélène, Hélène… La pauvre. C’était quelqu’un de tellement gentil. Les enfants l’adoraient. Elle leur offrait des cadeaux. Elle les emmenait chez elle. Pourquoi elle a fait ça ?

Pérac : On sait pas encore. Tout laisse à croire qu’elle devait faire une fixation sur vous et ce que vous devez savoir, c’est qu’Hélène Orlano, c’était une fausse identité.

Chloé se lève, va rejoindre Fred et Matthieu et s’assied sur le bureau de Pérac.

Mme Vidal : J’ai vu ses papiers pourtant.

Chloé : Vous avez déjà remarqué que des objets disparaissaient après ses passages. Pas des choses chères, plutôt des souvenirs.

Mme Vidal : Non.

Pérac : Je vous présente Chloé Saint-Laurent, criminologue de l’unité.

Chloé : Oui, pardon. Elle a déjà essayé de s’habiller comme vous, à acheter les mêmes robes, le même parfum ?

Mme Vidal : Non.

Chloé : Elle a cherché à rencontrer vos amis, à se rapprocher de votre ex-mari par exemple ?

Mme Vidal : Non, pas du tout. Tout ce qui l’intéressait, c’étaient les enfants… Dire que je les ai laissés seuls avec elle. Oh, vous croyez qu’elle aurait pu leur faire du mal ?

Chloé : Non…

Chloé sort du commissariat, suivie de Matthieu.

Pérac : hé, attendez ! Vous vous croyez où ? Vous travaillez avec la police maintenant,. Non seulement vous passez pour une tarée et moi avec...

Chloé: Tout ça n'a rien à voir avec Corinne Vidal. Enfin, pas directement. La victime ne présente aucun signe de fixation pathologique, pas d'interactions avec la famille, pas de rechecher de ressemblance physique, non c'est autre chose !

Pérac : Je me fout que ce soit autre chose... et vous allez où comme ça ?

Chloé: Ah, chez elle, la victime. On était focalisé sur les enfants la dernière fois. Il y a sûrement quelque chose qu'on n'a pas vu.

Pérac : Et bien, venez, je vous emmène en voiture alors.

Chez la victime.

Pérac : Vous voulez faire quoi ? Du vaudou ?

Chloé : Du beige, du gris... Vous voyez ça ! Rien de criard, rien qui se remarque.

Pérac : Et bien, dis donc...

Chloé: Et une femme de 33 ans, vierge, une femme qui travaille dans une pharmacie, c'est la propreté, l'ordre, la pureté... c'est une page blanche. C'est comme si... C'est comme si elle avait pas d'identité C'est comme si elle était personne !

Pérac a fait tomber une multitude de cartes d'identité d'un tiroir.

Chloé : Qu'est-ce que c'est tout ça ?

Au commissariat.

Lamarck  (qui regarde toutes les cartes d'identité) : Impressionnant !

Pérac: Ça va patron ? Bien dormi ?

Lamarck: Wouai...

Pérac: Et bien, vous avez de la chance. Bon, on a quasiment fini de vérifier. Toutes les identités sont fausses. Et vu la qualité des documents, la victime avait certainement un lien avec le milieu. Ça dépasse la petite délinquance tout ça.

Lamarck : Dans l'attaque de la pharmacie, elle était peut-être impliquée ?

Pérac : C'est ce que je pense aussi. Il faudra rependre l'enquête du GRB et on essaye de récupérer les vidéos de surveillance.

Chloé qui les rejoint: Ça cadre pas avec e que l'on sait déjà sur elle. Je suis désolée, mais elle n'a pas un profil de délinquante.

Pérac: Pas un profil de délinquance ? On a retrouvé 32 cartes de fausses identités cachées sous un meuble. 32 ! Il vous en faut combien ?

Chloé : Ce besoin pathologique de pureté, cet acharnement à faire croire que je suis quelqu'un d'autre. Pourquoi ?

Pérac : Parce que je ne veux pas me faire arrêter par les flics, peut-être ?

Chloé : Je m'invente de nouveaux noms comme si chaque nouvelle identité était une fuite... une fuite dans un monde meilleur. J'aurais pu me réfugié dans la drogue ou l'alcool... ma drogue à moi, c'est le mensonge...
Je crois qu'on a à faire à un cas grave de mythomanie.

Lamarck : Une mythomane ?

Pérac : Ah, vous voulez dire une délinquante qui mentirait ! Ce serait une grande première, ça !

Chloé : Non, non ! On parle pas d'un simple mensonge. On parle d'une organisation névrotique de la personnalité. La victime ne mentait pas pour tromper son monde. Elle mentait pour essayer de maintenir un certain équilibre mental. C'est comme une carapace si vous voulez; une armure pour se protéger de la réalité.

Pérac : Et la pharmacie, le braquage, les fausses cartes d'identité. Elle faisait du trafic c'est évident. Moi, le reste j'appelle ça de la divination.

Lamarck à Matthieu : Moi, j'appelle ça un profil. (Et à Chloé) : Continuez.

Chloé (en désignant les clichés affichés sur le tableau) : Ça, ça ressemble pas à un règlement de compte entre délinquants. C'est trop personnel. Qu'est-ce que le tueur nous dit ? Le tueur nous dit : cette fille ne vaut rien, c'est un déchet, une sale menteuse.

Lamarck : Vous pensez que son meurtre est lié à sa pathologie ?

Pérac : C'est n'importe quoi ! Les faux papiers, ça ne se trouvent pas dans une boîte de céréales. Il faut des connexions, il faut un réseau.

Hyppolite arrive : C'est confirmé, toutes ces identités sont fausses. Par contre, j'ai trouvé ça (il retire l'une des cartes d'identité affichée). La victime a été entendue il y a 6 mois, dans une affaire de vandalisme.

Pérac (il ricane et rit) : Tiens ! Vandalisme. Et c'était dans quel cadre ? Bande organisée ?

Hyppolite: Non, pas vraiment. Non. Manifestation d'étudiants. Elle a témoigne en faveur d'un certain Lemoine, professeur agrégé. Il bloquait les portes de l'Université avec ses étudiants.

Dans un couloir de l'Université.

Lemoine : Elle suivait mes cours de littérature médiévale, en auditrice libre. J'arrive pas à le croire.

Pérac : Et le fait qu'elle aie été absente à vos cours, cela ne vous a pas inquiété ?

Lemoine : Non, non. Elle ne venait plus depuis un moment. A vrai dire, on a eu une discussion assez déplaisante la dernière fois qu'on s'est parlé.

Chloé : Et qu'est-ce qu'elle aimant dans vos cours ? Je veux dire, la littérature médiévale, c'est une chose assez originale, non ?

Lemoine : Elle s'intéressait beaucoup à l'amour courtois. La chevalerie...

Pérac à Chloé : Oui, bon, la chevalerie, on verra ça tout à l'heure si vous voulez bien.
A Lemoine : Cette discussion déplaisante, c'était à propos de quoi ?

Lemoine: Justine était devenue une amie. On partageait l'amour de la littérature, l'engagement politique... Du moins, c'est ce que je croyais.

Pérac : Et alors, il s'est passé quoi ?

Lemoine : Je me suis arrêté un jour par hasard dans une pharmacie où elle travaillait. Elle avait pas le même nom. Elle avait pas la même vie. Je lui ai demander de s'expliquer, mais...

Chloé : Mais elle est plus jamais venue à votre cours.

Lemoine : Non, je n'ai plus eu de nouvelles. Rien. J'ai essayé de l'appeler, mais même son numéro de téléphone avait changé.

Dans la rue.

Chloé : Les mythomanes mentent pour se faire aimer des autres.

Pérac : Dites, on va pas continuer à fouiller toutes les identités comme ça à l'aveugle. C'est pas possible. Une enquête policière, je suis désolé, mais c'est un protocole, une méthode...

Chloé : Mise face à ses propres mensonges, ça a dû être un coup dur.

Pérac : Oui, c'est triste, mais c'est pas ça qui la tué non plus.

Chloé : Pourquoi ça marche pas ?

Pérac : Vous écoutez jamais quand on vous parle. C'est pas possible ça !

Chloé: Ça marche pas, c'est qu'on prend le problème à l'envers. Les mythomes se racontent à travers les identités qu'ils s'inventent. Donc chaque détail que la victime a inventé nous parle de ses failles, de ses traumatismes, de ses complexes, de sa vraie vie.

Pérac : Et vous voulez quoi ? Interpréter ses mensonges ?

Chloé : Mais oui, exactement.

Au commissariat, en présence de Matthieu, Fred et Lamarck.

Chloé (en écrivant au tableau et étant assez agitée) : Tous ça fonctionne comme un miroir. La victime est passionnée par la chevalerie, elle raconte qu'elle vient d'une famille de médecins; en fait, elle est sûrement issue d'une milieu modeste, d'une famille dysfonctionnant et instable.
Son obsession des enfants, ça nous parle d'une carence massive pendant l'enfance et d'un rapport perturbé à la fonction maternelle (Chloé parle si vite qu'on a dû mal à comprendre)... figure d'autorité forte, c'est une image masculine de référence. Elle a dû grandir sans père... et elle en a souffert...
Virginité, l'amour courtois... Elle voulait se protéger de la sexualité. Ca c'est surement en réaction à une exposition précoce et répétée durant l'enfance. C'est possible qu'elle aie assisté aux débats de sa mère, par exemple.
Typiquement, elle pourrait être une fille de prostituée.

Lamarck : Ca vaudrait peut-être le coup de faxer sa photo aux foyers de l'aide sociale à l'enfance. Avec un passif comme ça, si notre inconnue a grandi à Paris elle est passée par ce genre d'établissement.

Pérac : Ok, bon alors si je résume, on cherche une fille de prostituée qui a grandi sans on père dans les années 80. C'est ça ? Autant partir de l'annuaire alors !

Lamarck : Parfaitement raison. Si t'as mieux, je te suis?

Pérac : Ah non, j'ai pas mieux.

Matthieu et Chloé descendent de voiture.

Pérac : Ca fait le 5ème foyer qu'on fait, vous voyez que ça sert à rien.

Chloé : L'éducateur avoir l'air plutôt sûr de lui au téléphone.

Pérac : Oui, les 4 derniers aussi.

Ils entrent dans le foyer et ensuite dans le bureau de l'éducateur.

Educateur : C'est son grain de beauté sur la joue qui m'a fait tilt. C'était une de mes premières gamines dont je me suis occupée quand je suis arrivé ici. Une petite fille assez solitaire. (Il cherche son dossier) Ah, voilà. Alors, elle a fait plusieurs séjours ici, entre 1987 et 1991. Toujours avec son frère, Frédéric. Mère prostituée, père inconnu.

Pérac (qui lit la feuille remise par l'éducateur) : Jennifer Cavet. Bon, enfin une piste.

Chloé (qui regarde et touche la photo) : Salut Jennifer.

Matthieu et Chloé rencontrent la mère, en rue et l'interrogent.

Pérac : On est sincèrement désolé pour votre fille, Madame.

La mère : C'est peut-être mieux comme ça, pas vrai ? Pour ce qu'elle m'a apporté à moi.

Pérac : Mais est-ce qu'il vous serait possible quand même de nous parler de Jennifer ?

Ils entrent dans un bistrot. Au comptoir :

La mère : Y a pas grand chose à dire. Un boulot de serveuse, pas de mari, pas de gosses. Elle avait toutes les chances de finir comme sa mère ma pauvre fille.

Pérac : Et en ce qui concerne ses fréquentations. Elle n'avait pas de problèmes, pas d'ennemis, enfin je veux dire il n'y a personne qui pourrait lui vouloir du mal, par exemple ?

La mère : Non, non. Les gens l'aimaient bien ma Jenny. Elle aurait pas fait de mal à une mouche.

Pérac : La dernière fois que vous l'avez vue, c'était quand ?

La mère : Dimanche, je crois. Elle venait le week-end. Elle faisait le ménage, la cuisine.

Chloé : Elle prenait soin de vous ?

La mère : Ah, ça ! Tout le temps imbriquée chez moi. Si elle avait pu me mettre dans un bocal et m'empêcher de retourner dans la rue.

Chloé : Elle vivait mal la situation ?

La mère : Elle voulait que j'arrête, bien sûr. Mais j'étais toute seule pour élever mes gosses. Personne m'a jamais aidée. C'est pas aujourd'hui que je vais demander la charité ou la pitié.

Pérac : Vous voulez peut-être qu'on prévienne votre fils.

La mère : Si vous le trouver ! Je crois qu'il trafique du côté des Bagnolets en ce moment.

Pérac :Merci pour tout Madame.

Elle quitte le bistrot.

Pérac à Chloé qui tripotte une pochette d'allumettes : Vous fumez vous ?

Chloé : Non, non...

Chloé et Matthieu entrent au commissariat.

Pérac : Dites-moi, vous prétendez que les mythomanes mentent pour se faire bien voir. Alors si c’est le cas, comment vous expliquez que Jennifer Cavet faisait croire à sa mère qu’elle était simplement une petite serveuse.

Chloé : Bah, la petite serveuse, la vie sans intérêt, dans l’esprit de Jennifer, c’est une façon de se faire accepter de sa mère, t’as eu une vie dure, je te juge pas, je ne vaux pas mieux que toi.

Fred arrive et s’adresse à Matthieu : Les enregistrements de la pharmacie durant le braquage. Tiens, j’ai fait un premier visionnage. RAS

Pérac : Merde…. Ils disent quoi du côté de la Gerv ?

Fred : Il faut que tu rappelles Lafond.

Chloé : Je peux ?

Pérac : Quoi ?

Chloé : Les enregistrements, je peux ?

Pérac  lui donnant la cassette : Ah, wouai, wouai.

Chloé : Merci.

Chloé visionne la cassette, Matthieu est au téléphone.

Chloé crie : Matthieu, Matthieu…

Pérac : Non, non, vas-y je patiente.

Chloé : Matthieu ils se connaissent.

Pérac dans la direction de Chloé : Hé, oh !

Au téléphone : Pardon, excuse-moi.  Vas-y je t’écoute.

Chloé : Matthieu, le braqueur, Jennifer… ils se connaissent, venez !

Pérac toujours au téléphone : Bon, ce coup-ci je te rappelle. Embrasse Bernadette. Ciao.

Matthieu rejoint le bureau de Chloé.

Pérac : Qu’est-ce que vous racontez encore ?

Chloé : Regardez… Elle a peur comme tous les autres, elle obéit aux ordres et regardez…

Pérac : On dirait qu’elle reconnaît sa voix.

Chloé : Elle est furieuse ; du défit, de la colère. T’as rien à faire ici. Je t’obéirai pas. Ils se connaissent, c’est sûr.

Pérac saisit le téléphone : Hyppolite, on a quoi sur le frère de Jennifer Cavet ?

Fred et Matthieu sont en rue.

Fred : Tu crois qu’il a braqué sa propre sœur ?

Pérac : En même temps, il n’a pas hésité à l’envoyer à l’hosto. Racket, proxénétisme, violences…Tout ce que j’aime.

Ils arrivent auprès d’un groupe d’hommes qui jouent autour d’une table de fortune dressée en rue. Tout le monde part, sauf le meneur de jeu.

Fred : Frédéric Cavet ?

Cavet : Putain ! Qu’est-ce que vous me voulez ?

Fred : On a deux, trois questions à te poser.

Cavet : ah, wouai ! C’est vrai ? De quoi tu veux qu’on parle ?

Pérac : Jennifer Cavet.

Cavet : Qu’est-ce qu’elle a encore fait cette conne ?

Matthieu l’empoigne, lui met les mains derrière le dos et Fred le menotte.

Pérac : Ah c’est moins facile quand tu as un mec en face de toi !

Cavet en hurlant : Je te tuerai...

Au commissariat

Pérac : Alors, je te le redemande encore une dernière fois. T’étais où mercredi soir ?

Cavet : En train de baiser ta femme.

Pérac : Qu’est-ce que t’es drôle. Tu sais ce qui est marrant aussi ?

Dans une autre pièce, Fred, Hyppolite et Chloé suivent l’interrogatoire via la retransmission. Chloé s’avance et tend la main.

Fred : Attention, c’est un micro ; c’est fragile.

Chloé : A quoi ça sert ?

Hyppolite : Il est équipé d’une oreillette afin de rester en interaction avec le reste de l’équipe. Zéro déperdition d’information.

Chloé : Ah si je veux parler (et elle tend la main, aussitôt arrêtée par Fred).

Fred : Ah, mais je vous ai dit que c’était fragile ; c’est pas une bonne idée.

Chloé : Hum. Et elle sort.

Chloé entre dans la salle d’interrogatoire et s’adresse à Cavet.

Chloé : C’est pas vous qui avez fait les faux-papiers de Jennifer.  

Elle s’assied en face de Cavet.

Chloé : Non, c’est vrai, c’était pas vous.

A Matthieu : C’est pas lui. C’est pas son profil.

A Cavet : Aider votre sœur !? Quel intérêt ? Par contre, c’était peut-être une de vos connaissances. C’est comme ça que vous avez su pour la pharmacie. C’est comme ça que vous avez compris qu’elle vous mentait.

Cavet : Ta gueule !

Pérac lui donne une claque sur la tête : Hé oh, le comique. Tu vas rester poli, wouai !

Chloé : Je suis le seul garçon de la famille, le petit dernier, j’ai jamais connu mon père. Ma mère est totalement dépassée par mon éducation. Du coup elle me laisse faire ce que je veux. Ma sœur fait tout ce que je lui dis, le ménage... Elle me donne son argent sinon je la terrorise, je la frappe. Je la fais obéir depuis des années, mais là, c’est elle qui menait la barque. Ses mensonges, vous n’avez vu que du feu.

Cavet : Elle n’arrêtait pas de pleurer qu’elle n’avait pas une tune à me donner. Que c’était qu’une pauvre petite serveuse. Si elle croit que je l’ai pas vu venir avec son petit manège. Ca faisait des mois que je la filais.

Chloé : Et vous avez voulu lui donner une leçon en la braquant, histoire de lui montrer qui gardait le contrôle.

Cavet : Ca se pourrait bien, wouai.

Chloé : Bien entendu. Et elle allait vous dénoncer. Vous n’aviez plus d’emprise sur elle. Vous vouliez la faire taire.

Cavet : Vous savez ce qui est bien quand on espionne sa petite sœur chérie ? C’est qu’on découvre plein de petits secrets et les petits secrets, c’est très utile quand on veut que quelqu’un la boucle.

Pérac : Vas-y. Où tu veux en venir ?

Cavet : Et bien quoi, vous n’êtes pas au courant ?

Pérac : Au courant de quoi ?

Cavet : Qu’elle se sortait une nana. Et puiq pas n’importe qui ! Une pétasse de l’opéra. Je peux vous assurer qu’elle avait pas envie que ça se sache.

Dans le bureau des inspecteurs.

Pérac : Frédéric Cavet a un alibi. Il y a trois témoignages qui le placent dans un bar porte de Bagnolet

Lamarck : Alors c’est vrai cette histoire.

Pérac : Bien, d’après le frère, Jennifer avait une liaison avec Philomène Vintrope , une star du chant lyrique. Il les a vues plusieurs fois se donner rendez-vous dans un hôtel du 8ème. Un mois que ça durait.

Lamarck :  De quoi déclencher un beau scandale.

Chloé : J’ai du mal à le croire.  Jennifer cherchait la neutralité, la stabilité, … une relation cachée avec une femme… et se cacher dans les hôtels… ça fonctionne pas.

Pérac : C’est la relation lesbienne qui vous choque ?

Chloé : Non, pas du tout. C’est juste totalement incohérent avec son personnage.

Pérac : Aussi incohérent que de se pointer au beau milieu d’un interrogatoire.

Chloé : Je.. j’avais besoin de vous parler.

Lamarck : Bon, écoutez…

Pérac (furieux) : Non, toi écoute-moi.  Je me fous qu’elle te soit recommandée. Elle n’a pas à agir comme ça. Un point c’est tout.

Le téléphone sonne.

Pérac : Wouai, Pérac.

Hyppolite : J’ai du nouveau sur Philomène Vintrope.

Pérac : Vas-y.

Hyppolite : Alors, pas de casier, rien du côté des impôts.  Jamais mariée. Par contre elle a un dossier à la DDAS. Adoption plénière.

Pérac : Et qu’est-ce qu’il raconte ce dossier ?

Hyppolite : Je sais pas encore. On me le transfère là, mais devinez qui a consulté ce même dossier , il y a de cela un mois et demi, en présentant une fausse autorisation ? … Jennifer Cavet.

Pérac : Et pour Jennifer, elle voulait consulter le dossier d’adoption de sa maîtresse ?

Hyppolite : Et bien, on va pas tarder à le savoir... Nom : Vintrope Philomène, orpheline de père à l’âge de six mois, père décédé dans un accident de voiture quand il avait 18 ans.

Fred : Ca commence bien.

Hyppolite : Adoptée à l’âge de 2 ans par ses grands-parents Chantal et Charles Vintrope, chef d’orchestre.

Chloé : Et la mère ?

Hyppolite : La mère, toujours en vie, a renoncé à ses droits parentaux au profit des grands-parents. Motif : incapacité financière. Nom  ah ça ! Nom, Lucie Cavet !

Chloé : Alors Jennifer et Philomène n’étaient pas amantes.

Fred : Elles étaient sœurs !

Chez Madame Cavet.

Mme Cavet : Jennifer était tombée sur une photo de Philomène en faisant le ménage.

Pérac : Et pourquoi vous lui avez jamais dit qu’elle avait une sœur ?

Mme Cavet qui sert à boire : Une sœur ? Ca veut rien dire tout ça. Je lui ai dit à Jenny de ne pas remuer le passé. Qu’elle en tirerait rien de bon. Je savais pas que c’était allé plus loin.

Pérac : Merci.  Donc, vous saviez pas que Jennifer fréquentait sa sœur depuis un mois ?

Mme Cavet : Non, mais c’était bien Jenny ça. Trente ans passé et encore à s’imaginer une famille idéale. Elle croyait au Père Noël.

Pérac : Frédéric et Jennifer ont été placé en foyer et Philomène confiée à ses grands-parents. C’est ça ?

Mme Cavet : J’avais pas le choix. Eux ils avaient du fric. Moi, j’avais pas 17 ans quand le père de Philomène est mort. J’étais toute seule, pas un rond. J’ai essayé de la garder, et puis j’ai commencé à faire ce que je fais. Et les deux autres gosses sont arrivés. Des accidents. Je savais plus comment faire.

Pérac : Et Philomène, vous avez gardé des contacts avec elle ?

Mme Cavet : Non, les vieux voulaient pas que je la voie. Je faisais tache dans le décor. Et puis, c’était peut-être mieux comme ça. Philimoène et moi, on n’est plus du même monde.

Chloé boit une gorgée et tousse.

Pérac : Vous buvez vous ?

Chloé fait signe que non de la tête.

Ils sortent ; dans la rue.

Pérac : Avec vous c’est tout l’un ou tout l’autre,  soit on sait pas vous faire taire, soit vous desserrer pas les dents. Ah, c’est intéressant comme technique d’interrogatoire.

Chloé : Parfois savoir écouter c’est aussi important que de poser des questions.

Pérac : Ah ! C’est bien les psys ça !

Chloé : Je comprends mieux sa mythomanie maintenant. Jennifer, il lui a toujours manqué une partie de son histoire. En fait pour elle, retrouver sa sœur, c’était comme se retrouver elle-même.

Pérac : Oui, vu la profession de Philomène, c’était peut-être aussi retrouver un paquet de fric.

Chloé : Non, je crois pas… (Elle soupire)… pas simple.

Ils arrivent chez les Vintrope.

Vintrope : Charles Vintrope. Mon épouse, Chantal.

Pérac : Bonjour Madame.

Mme Vintrope serrant la main de Pérac : Bonjour.

Chloé aux deux mais en regardant le décor : Bonjour, boujour.

Mme Vintrope : Asseyez-vous. Je vous en prie

Pérac : On cherche à joindre votre petite-fille Philomène. Elle vit bien ici.

Vintrope : Oui, quand elle n’est pas en tournée bien sûr. En revanche, je crains qu’elle ne puisse pas vous recevoir. Elle est très fatiguée. Puis-je vous demander à quel propos la police cherche à nous parler.

Pérac : Mais bien sûr. On enquête sur le meurtre de Jennifer Cavet. La fille cadette de Lucie Cavet.

Mme Vintrope : Je ne vois pas en quoi ça concerne ma petite-fille.

Pérac : Mais je vais vous mettre sur la voie Madame. On sait que Jennifer a rencontré Philomène peu de temps avant sa mort. Donc son témoignage pourrait nous renseigner sur les derniers de la vie de sa demi-sœur.

Mme Vintrope : Philomène est fille unique. Et je répète, elle ne peut pas vous recevoir. Maintenant, si vous voulez bien nous excuser… Mon époux et moi-même avons des obligations.

Les Vintrope se lèvent mais Pérac les interpelle :

Pérac : Ecoutez, sans vouloir vous offenser, on parle d’un meurtre, une femme de la même famille que votre petite-fille a été assassinée.

Vintrope : Ca suffit ! Nous n’avons pas de leçon à recevoir. Depuis le jour où Philomène est arrivée sous ce toit, nous sommes son unique famille. Alors non, ma petite-fille et cette femme ne sont pas sœurs. Et oui, nous avons des obligations.

Philomène (de l’étage) : Jenny est morte, je le savais.

Mme Vintrope : Philomène !

Vintrope : Va dans ta chambre !

Philomène : C’est toi qui l’as tué ! Mon grand-père a tué ma sœur !

Au commissariat

Philomène : Mes grands-parents m’ont toujours fait croire que ma mère était morte avec mon père dans cet accident de voiture… Toute ma vie, ils m’ont manipulé.

Chloé : Et puis, Jennifer est rentrée dans votre vie.

Philomène : Oui, la terre a tremblé ce jour-là. Elle m’a tout raconté, sa mythomanie, le métier de ma mère, les magouilles   de mon frère, moi je m’en  fichais, j’étais tellement heureuse de la connaître.

Chloé : Vous lui avez la force d’être elle-même.

Philomène : Elle aussi, vous savez. J’ai prévenu mes grands-parents : Après la Traviata, j’arrête le chant et je commence à vivre pour moi. Charles, mon grand-père, il était fou de rage. Ca m’était égal moi, tout ce que je voulais c’était chanter pour Jennifer et ma mère, le soir de la Première. Et partir avec elles.

Chloé : Votre mère devait assister au soir de la Première ?

Philomène : C’était une surprise. J’avais donné deux invitations à Jennifer. Elle devait me présenter notre mère après le spectacle. Elles ne sont jamais venues. J’ai cru que Jenny m’avait abandonnée, que ma mère ne voulait plus me revoir. Ah, si j’avais su !

Lamarck entre et dit à Philomène : On vient d’arrêter votre grand-père. On va l’interroger et vérifier son emploi du temps. On vous tiendra au courant.  Vous voulez qu’on vous raccompagne chez vous ou chez des amis ?

Philomène : Non, j’ai l’Opéra. Il faut que je me prépare pour la représentation de ce soir.

Lamarck : Je vais demander à une voiture de vous y emmener.

Dans la salle d’interrogatoire.

Vintrope : Je vous dis que je n’ai jamais vu cette Jennifer Cavet.

Pérac : Votre petite-fille affirme le contraire.

Vintrope : Elle est une enfant, perturbée.

Chloé, Lamarck et Hyppolite observent l’interrogatoire via le système d’enregistrement informatisé.

Chloé pour elle-même : 30 ans qu’il infantilise Philomène. Il la modèle à son image, il en fait sa chose.

Chloé veut sortir probablement pour aller dans la salle d’interrogatoire, Lamarck l’arrête.

Lamarck : Si vous avez quelque chose à dire, asseyez-vous.

(propos presque inaudibles dans la salle d’interrogatoire).

Pérac : Vous êtes aussi le manager de Philomène à ce que j’ai pu comprendre. Donc, sa décision d’arrêter le chant aurait pu représenter pour vous un sérieux manque à gagner, non ?

Vintrope : Vous comprenez rien. Philomène n’arrêtera jamais le chant. Le chant, c’est toute sa vie.

Chloé dans le micro : Il ne parle pas de Philomène. Il parle de Jérôme, son fils. Et Jérôme l’a trahi.

Pérac : Mais votre fils, Jérôme, il a bien été capable lui d’arrêter ses études de chant quand il a rencontré Lucie Cavet.

Vintrope : Cette traînée ! Jérôme n’avait même pas 18 ans.  Elle est tombée enceinte. Elle l’a piégée. Il savait pas ce qu’il faisait.

Chloé : Toujours à vif. Un père blessé par l’abandon de son fils et c’est l’histoire qui recommence.

Pérac : Lucie vous pris Jérôme. Jennifer allait vous prendre Philomène.

Vintrope : Taisez-vous ! Vous savez pas, vous savez rien.

Chloé pour elle-même : Lucie qui abandonne ses droits parentaux. Pourquoi ? L’argent !

Dans le micro : Il a donné de l’argent à Lucie pour qu’elle abandonne Philomène. Il a dû essayer de la racheter à Jennifer.

Pérac : Et combien vous avez proposé à Jennifer pour qu’elle disparaisse de la vie de Philomène ?

Vintrope : Exactement la même somme qu’à sa mère il y a trente ans. Ces gens-là sont de la vermine. Ils ne comprennent que le langage de l’argent.

Pérac : Et Jennifer a refusé votre argent. Je me trompe ? Donc vous avez décidé d’écraser la vermine.

Vintrope : C’est vrai. Nous l’avons attendue au moment de la représentation.

Pérac : Nous ? Vous aviez préparé un petit comité d’accueil ?

Vintrope : Le fait est qu’elle n’est jamais venue. Demandez au service de sécurité de l’opéra. Ce sont eux qui m’accompagnaient.

Plus tard, dans le bureau des inspecteurs.

Matthieu est au téléphone.

Pérac : Oui d’accord, mais sûr. Et rien d’autre. Bon, bien parfait. Merci. Au revoir.

Pérac : Fred !

Fred : Wouai.

Pérac : Pappy Vintrope a bien payé deux gros bras de la sécu pour faire peur à Jennifer.

Fred : Quel pourriture !

Pérac : Et les mecs de la sécu confirme que Vintrope était bien avec eux et que Jennifer s’est pas pointée.

Chloé est agitée et Fred soupire.

Pérac : Oh là, qu’est-ce qui se passe encore ?

Chloé : Une chose que Philomène a dite tout à l’heure. Jennifer avait organisé une surprise pour Lucie. La deuxième place d’opéra, c’était pour sa mère.

Pérac : Oui, et alors ?

Chloé : Une rencontre aussi importante, vous l’organisez pas à la dernière minute, non. Vous vous assurez  que tout le monde est disponible sans trahir l’objet de votre surprise, il faut forcément donner rendez-vous à la personne qu’on invite.

Pérac : Donc Jennifer avait bien dû donner rendez-vous à sa mère, ce soir-là.

Fred : Lucie Cavet ne nous a jamais parlé de ce rendez-vous.

Pérac : Soit elle s’est posé un lapin par sa fille et elle a oublié de nous en parler, soit la rencontre a bien eu lieu.

Dans le bureau, chez Hyppolite qui fait des recherches via l’ordinateur.

Hyppolite : Pas de contraventions, pas de retrait d’argent avec sa carte bleue dans le périmètre de l’opéra, pas d’appel sur son portable, rien qui prouve que Lucie Cavet n’était pas tranquillement chez elle. Rien qui prouve le contraire d’ailleurs.

Pérac : Je veux la voir à la première heure demain matin.

Fred : Je m’en occupe (et elle sort).

Hyppolite : Il y a un truc bizarre dans ses comptes bancaires par contre. Un type de dépense qui revient régulièrement.

Pérac : Lequel ?

Hyppolite : Des voyages, enfin des séjours même plutôt, même pas deux jours, avion ou train, plus hôtel. Une nuit à chaque fois.

Pérac : Depuis quand ?

Hyppolite : Cinq, six, dix dernières années.  5 à 10 séjours par an. Vienne, Orange, Salzbourg, Milan

Chloé : Des villes avec des scènes lyriques. Elle suivait sa fille dans ses tournées. Toutes ces années. Philomène, le seul enfant que j’ai eu par amour. J’ai abandonné ma fille, pour qu’il lui manque rien mais j’ai toujours été là dans l’ombre. Ma vie aurait été pure si Jérôme n’était pas mort dans cet accident, si j’avais pas été obligée de me prostituer. Philomène, c’est toute l’innocence, c’est tout l’amour que j’ai perdu en même temps que Jérôme.

Pérac : Mais on comprend rien là à ce que vous dites. Il faut vous calmer un petit peu.

Chloé : Philomène, la pureté, Jennifer, le fruit de la prostitution. Le début de la fin, c’est ça qu’elle a pas supporté. Elle a pas supporté la rencontre entre sa fille idéale et sa fille réelle. C’est Lucie qui a tué Jennifer.

Les voitures démarrent pour se rendre chez Lucie.

Devant l’immeuble.

Pérac à Chloé qui veut le suivre : Non, non je préfère que vous restiez ici, c’est pas la peine de prendre des risques inutiles.

Chloé : Non, je…

Pérac : Soyez gentille Chloé, chacun son job, d’accord ?

Fred qui vient à la rencontre de Matthieu : Une voisine a vu une femme correspondant au signalement de Philomène rentrer chez Lucie il y a 20 minutes.

Pérac : Evidemment que c’est Philomène, qui veux-tu que ce soit ?

Ils entrent dans l’immeuble. Chloé soupire.

Mathieu ouvre doucement  la porte de l’appartement de Lucie ; il observe et écoute.

Lucie console Philomène qui pleure dans ses bras. 

Philomène : Elle est morte à cause de moi.

Lucie : Arrête de pleurer. Ca n’en vaut pas la peine. Jenny c’était rien du tout, c’était une moins que rien. Pas comme toi.  Il fallait qu’elle disparaisse.

Philomène atterrée : Qu’est-ce que t’as fait ?

Lucie : Non, mais tu comprends pas !? Elle aurait tout gâché, elle a toujours tout gâché. J’ai fait ça pour toi, j’ai fait ça pour toi ma beauté. Pour nous ! (Elle veut lui prendre les mains).

Philomène : Laisse-moi ! Non, pas toi. Non, non t’as pas fait ça….

Pérac qui entre dans l’appartement : Lucie Cavet, vous êtes en état d’arrestation pour le meurtre de Jennifer Cavet.

A Philomène : Reculez-vous mademoiselle.

Lucie Cavet regarde autour d’elle, très affolée et se saisit d’un couteau. Courte lutte pour la désarmer.

Lucie crie : C’était pas ma fille, c’était rien qu’une fille de pute, c’est tout ! J’ai qu’une fille, c’est Philomène. Dis-leur ma chérie, dis-leur.

Des policiers l’emmènent.

Philomène pleure et s’accroche à Fred qui en est très embarrassée, mais qui tente de la réconforter.

 Au bureau des inspecteurs, Pérac enlève toutes les informations qui se trouvaient sur le tableau récapitulatif. Chloé range ses affaires et se dirige ensuite vers Matthieu.

Pérac : Ah si je pense que si on n’était pas arrivé à temps …

Chloé : Lucie n’aurait pas supporté que Philomène la rejette.  Comme elle n’a pas supporté que ses filles se rencontrent. La rencontre de l’ange et du démon.

Pérac : Comme quoi, c’est pas toujours évident de faire cohabiter deux mondes opposés.

Chloé : Opposés en apparence seulement. En fait, Jennifer et Philomène se ressemblaient beaucoup. Si seulement Lucie avait réussi à le comprendre.

Ils sortent ensemble du commissariat.

Pérac : Bon, bien, bonne nuit.

Chloé : Ce boulot, il est important pour moi. Je sais que vous m’aimez et qu’on n’a pas grand-chose en commun, mais je suis là parce que je sais que je peux aider les gens.

Mathieu ne répond pas, mais hausse les bras comme pour dire, bon d’accord.

FIN ... de l'épisode.

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20.11.2020 vers 11h

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07.11.2020 vers 14h

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CastleBeck, 25.04.2024 à 11:48

Il y a quelques thèmes et bannières toujours en attente de clics dans les préférences . Merci pour les quartiers concernés.

Sonmi451, Hier à 12:03

Merci par avance à tout ceux qui voteront dans préférence, j'aimerais changer le design de Gilmore Girls mais ça dépend que de vous.

choup37, Hier à 12:56

Effectivement, beaucoup de designs vous attendent dans préférences, on a besoin de vos votes

sabby, Hier à 16:31

C'est voté pour moi Et en parlant de design, le SWAT a refait sa déco. N'hésitez pas à venir voir

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